top of page
La Théorie de l’Œuf
17.05.2013 - 16.06.2013
BY ANNE DE HARLEZ
Dessin - Sculpture
Sculptrice belge, les parcours personnel et artistique de Anne de Harlez l’ont menée vers les atmosphères naturalistes pénétrantes d’Ibiza, en 2006. Depuis lors, tous les blancs, et d’autre part les pigments naturels des terres rouges de l’île impressionnent son travail, lui conférant une température chromatique particulière. L’artiste utilise les ressources naturelles d’Ibiza, n’a de cesse d’explorer son environnement.
Pour elle, vivre sur une île donne un autre rythme, et donc une autre valeur aux choses. Ici, la lumière est extraordinaire, chaque lieu très inspirant. A partir d’une formation d’architecte d’intérieur, métier d’art qu’elle a exercé durant 15 ans, Anne de Harlez a décidé de se consacrer depuis le début des années 2000 à plein temps à la sculpture. Ce moyen d’expression s’est imposé à elle comme une évidence, car elle raconte et appréhende le monde en volume, au niveau de la vue comme du toucher. La sculpture, c’est son langage à elle. Elle s’y est formée pendant 6 ans à l’Académie des Beaux Arts d’Ixelles, avant de voler de ses propres ailes.
L’ensemble de son oeuvre interroge l’origine de l’être, du conditionnement de la petite enfance, son impact sur la vie d’adulte, aux conditions de la « déprogrammation » nécessaire à la maturité. Selon Anne de Harlez, c’est la même la destination première de l’art.
Son travail est ainsi axé sur les questionnements inhérents au passage du temps, à la vie, au destin, toujours traités à travers son regard de femme.
Ses thèmes récurrents sont l’oeuf et des trompes de Fallope. En filigranes aussi, les chiffres 28 (en référence au cycle menstruel) et 13 (le nombre théorique de cycles annuels).
Ainsi, à travers l’oeuvre de Anne de Harlez, le visiteur interpellé peut contempler la sculpture d’un oiseau qui n’est qu’un oeuf sur pattes, et qui interroge, peut-être, l’origine et la destinée de toute chose. A chacun de choisir le sens qu’il imprime à sa propre notion de naissance de la vie, notamment face à une oeuvre constitué de « spermatos » de bronze qui courent autour d’un oeuf virtuel, ou le sourire aux lèvres, face aux « Valseuses », oeufs en tutus constitués de cure-dents.
Anne de Harlez crée de nombreuses pièces partir de boules d’algues de mer amalgamées par le roulis, « oeufs »marins pondus par le ressac, illustrant son thème majeur : l’existentialisme. Outre les matières organiques, elle travaille le polystyrène, le bronze laqué, les structures métalliques, et la résine mélangée avec de la poudre de porcelaine.
Au fil de leur message originel, ses oeuvres gratouillent, chatouillent, peuvent être irrévérencieuses, et contrairement à ce qu’on pourrait penser au premier abord, elles ne sont pas liées à la maternité, mais bien au sens premier de la vie : réaliser l’existence. Toujours avec humour et décalage. Sans oublier que pour ce que ces séries disent de la minuscule origine de la vie, elles s’en trouvent un peu dérangeantes, aussi.
Anne de Harlez ouvre un dialogue, elle n’impose rien. Ses oeuvres se font supports à échanges d’idées. Chacun fait naître ce qu’il veut de l’œuf…
bottom of page